Lot 47
Séraphin Soudbinine (1870-1944) Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de visage grotesque. Petits défauts de...

Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...
Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...
Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...
Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...
Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...
Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...
Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...
Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de...

Séraphin Soudbinine (1870-1944)
Porte-allumettes (?) en terre cuite à décor de visage grotesque. Petits défauts de cuisson et restaurations. Signé Séraphin et daté 1922. H. 15 cm L. 28 cm
TR

Provenance :
Par tradition, cadeau de l'artiste à son épouse
Collection privée

D'origine russe, Séraphin Soudbinine du haut de ses presque deux mètres mène une vie aventureuse : d'abord télégraphiste, il devient ensuite comédien et ténor d'opérette. S'installant en France en 1904, il se tourne alors vers la sculpture avec un talent inné que ne manque pas de remarquer la critique : « J'ai rendu visite à M. Séraphin Soudbinine, en son atelier du boulevard Arago, tout empli d'études qui révèlent un tempérament original, personnel et fort. Le sculpteur russe, venu à Paris, il n'y a pas encore deux ans, a, dès ses débuts, affirmé sa valeur avec ces oeuvres remarquables (…) »
Exposant dès 1905 au Salon des artistes français et au Salon d'Automne, l'artiste se forme à Paris grâce à une bourse du mécène russe Morozov auprès de Leopold Sinaeff-Bernstein et de Jean-Antoine Injalbert, avant d'entrer en 1906 comme praticien dans l'atelier de Rodin. C'est par l'intermédiaire du compositeur Alexandre Scriabine qu'il rencontre le sculpteur français, dont il exécutera en 1916 l'une de ses pièces magistrales, La Main de Dieu.
Pour Soudbinine, Rodin n'est pas seulement un maître marquant l'une des étapes de sa vie d'artiste, mais aussi une référence spirituelle qui l'accompagne tout au long de son évolution. L'admiration de Soudbinine est tout à fait manifeste dans leur correspondance et les portraits qu'il réalise de Rodin. Si dans les années 1905-1910 Soudbinine réalise de nombreux portraits, sa production artistique se distingue également par des figures monstrueuses issues de son imagination et de son pays natal. Sa culture russe lui revient en mémoire dans ce pan singulier de sa création : il se rappelle les monstres qui peuplent les traditions populaires, les contes, les arts décoratifs russes, comme dans les objets de l'atelier de Talachkino5, actif au tournant du siècle. Parmi les bronzes qu'il présente à l'Exposition d'art russe de 1906 à Paris, certains ont pour titre Les monstres endormis - conservé au Musée d'Orsay -, Les monstres amoureux ou encore Les monstres furieux.
Les créatures hybrides de Soudbinine évoque les êtres fantastiques réalisés en grès par Jean Carriès : les personnages souriants au regard complice et malicieux du bougeoir et du porte encens se rapprochent des têtes grimaçantes des Masques grotesques de ce dernier, dont plusieurs exemplaires sont conservés au Petit Palais à Paris. La matière est traitée de manière brute, par modelage, donnant à ces montres une dimension archaïque. Soudbinine valorise les effets d'empreintes, de stries et de plis. Les mains sont volontairement disproportionnées, ce qui confère aux figures une allure énigmatique, où le comique côtoie le fascinant. Les visages, quant à eux, sont marqués de rides profondes, renforçant leur expressivité, à l'instar d'autres
monstres de Soudbinine comme le Gnome rieur et gnome grimaçant. Une étrange connivence semble lier ces deux êtres, qui se répondent dans leur fonction. Le bougeoir, doté d'une anse, permet d'éclairer l'obscurité et sa flamme peut servir à allumer l'encens, en forme de cône ou bien de bâtonnet que l'on vient ensuite glisser entre les deux doigts en forme de O du porte encens. La flamme vacillante et la fumée odorante évoque alors quelques rituels sacrés, accompagnés par ces présences fantasmagoriques. Soudbinine déploie ainsi sa vision personnelle, alliant modernité et surnaturel dans ces deux objets utilitaires.
Bibliographie :
• Louis Delachenal et l'atelier de Sèvres, Soudbinine, Paris, Galerie Landrot, s.d.
• CLADEL J., GOLDSCHEIDER C., Rodin : ses collaborateurs et ses amis, Paris,
Musée Rodin/presses artistiques, 1957.
• LHOTE J.-M., « Séraphin Soudbinine, un céramiste puissant et inspiré », Revue de la
céramique et du verre, n° 77, juillet-août 1994, pp. 26-35.
• DUCRET M., MONJARET P., L'Ecole de Carriès. L'Art céramique à Saint-Amanden-
Puisaye, 1888-1940, Paris, 1997.
• JUMEAU-LAFOND, J.-D., Les Peintres de l'âme. Le Symbolisme idéaliste en
France, Gand, 1999.
• Passion du grès : l'Ecole de Carriès, Gingins, Fondation Neumann et Auxerre,
Musées d'Art et d'Histoire, 2001.
• KHMELNITSKAYA, E., Serafim Soudbinine : at the turning point : from art nouveau
to art deco, Saint-Petersburg, Tabula Rasa, 2010.

Estimation : 4 000 € à 6 000 €
Adjugé : 5 800 €

Expositions publiques :
15 septembre de 10h à 12h et de 14h à 18h
16 septembre de 9h à 12h

Frais de vente :
27% TTC en sus de l'adjudication.

Règlement comptant en carte bancaire (sauf American Express), espèces (jusqu'à 1000 €) ou virement. En cas de règlement par chèque, nous nous réservons le droit de différer la délivrance des lots jusqu'à encaissement définitif.

La vente se déroulera en public (frais de vente : 27%), par téléphone (frais de vente : 27 %), ordres d’achat (frais de vente : 27%) et sur Interencheres-Live (frais de vente : 27 % + 3% HT pour les lots volontaires) et sur Drouot Live (27 % + 1.5% HT)

La délivrance des lots achetés se fera sur à notre Hôtel des Ventes L'Annexe de Corbas, dans la semaine suivant la vente.