Lot 122
Harpiste "aveugle".

Harpiste "aveugle".

Harpiste "aveugle". Fragment de peinture murale représentant un harpiste vers la gauche, accroupi en tailleur, figuré de profil. L'homme est bien en chair, les plis adipeux de la poitrine et de l'abdomen marqués, les cheveux coupés court. L'expression du visage est admirablement rendu avec l'œil à la pupille absente et le contour des lèvres ouvertes. Les deux mains sont parfaitement distinguées avec les doigts recourbés pinçant les cordes de l'instrument. Il est assis sur sa jambe droite, la plante du pied vue de face, les orteils en éventail. Sur la gauche, une table chargée de vases, et sur la droite, reste de l'épaule d'une femme. Peinture sur pisé. Fissures et petits éclats, consolidation à l'arrière et sur les tranches au plâtre. Égypte, Nouvel Empire, XVIIIe dynastie. 31 cm x 39 cm Cette représentation de harpiste "aveugle" faisait partie d'une vaste composition décorative caractéristique des tombes thébaines du Nouvel Empire : la scène de banquet. Là, est représenté le propriétaire de la tombe, souvent accompagné de son épouse, assis face à une table d'offrandes et de nombreux participants (membres de la famille, serviteurs, porteurs de nourriture et musiciens). Les harpistes étaient présent pour psalmodier des chants dits "orthodoxes" fondés sur la pensée religieuse en exaltant les vertus du défunt et en décrivant les bienfaits éternels dont il jouira après sa mort. Le rôle des harpistes, dans l'Égypte ancienne, était important. Ils jouaient et chantaient autant lors de cérémonies religieuses que lors de fêtes ou de banquets privés. Toujours représentés avec l'œil fermé ou vide, ils semblent atteints de cécité. Dans une étude, Adelheid Schlott (Göttinger Miszellen 152, 1996, pp. 55-65) interprète cette représentation oculaire plutôt comme une indication de la concentration et de l'inspiration du musicien. Dans cette même étude, l'auteur suggère que l'obésité fréquente des harpistes pourrait être due à la castration (Göttinger Miszellen 152, 1996, pp. 64-69). Provenance : collection du Professeur T. à Lyon depuis les années 1960. CK

Estimation : 15 000 € à 25 000 €
Adjugé : 16 000 €

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SVV Bérard-Péron

Commissaires-priseurs
Antoine Bérard
François Péron
Rémy Rousselot
Grégoire Battin