Lot 78
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE à Angers. Croisset 4 septembre 1858

FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE...
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE...
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE...
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE...

FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE à Angers. Croisset 4 septembre 1858, 4 pages in-8, sur papier bleu (pliures). Vous devez me trouver bien oublieux, chère Demoiselle. Excusez moi je travaille en ce moment-ci énormément. Je me couche tous les soirs exténué comme un manoeuvre qui a cassé du caillou sur les grandes routes. Voilà trois mois que je n'ai bougé de mon fauteuil que pour me plonger dans la Seine, quand il faisait chaud. Et le résultat de tout cela consiste en un chapitre ! pas plus ! Encore n'est-il pas fini. J'en ai encore au moins une dizaine à faire. Je ne sais rien du dehors et ne lis rien d'étranger à mon travail." "Il est même probable que je n'irai guère à Paris cet hiver. Je laisserai ma mère y aller seule. Il faudra pourtant que je m'absente au mois de novembre une quinzaine de jours, à cause des répétitions d'Hélène Peyron, un nouveau drame de mon ami Bouilhet qui sera joué à l'Odéon. J'ai été bien impressionné par le massacre de Djedda et je le suis encore par tout ce qui se passe en Orient. Cela me paraît extrêmement grave. C'est le commencement de la guerre religieuse. Car il faut que cette question se vide. On la passe sous silence et au fond c'est la seule dont on se soucie. La philosophie ne peut pas continuer à se taire ou à faire des périphrases. Tout cela se videra par l'épée vous verrez" Il me semble que les gouvernements sont idiots en cette matière. On va envoyer contre les musulmans des soldats et du canon. C'est un Voltaire qu'il leur faudrait et l'on criera de plus belle au fanatisme ! A qui la faute?" Et puis, tout doucement, la lutte va venir en Europe. Dans cent ans d'ici, elle ne contiendra plus que deux peuples les catholiques d'un coté et les philosophes de l'autre. Vous êtes comme elle, vous, comme l'Europe. - déchirée par deux principes contradictoires, et c'est pour cela que vous êtes malade". Adieu. Je vous baise les mains bien affectueusement. Réf. Correspondance (édit. J. Bruneau), Bibl. de la Pléiade. Tome II p.831-832.

Estimation : 700 € à 900 €
Adjugé : 3 400 €

SVV Bérard-Péron

Commissaires-priseurs
Antoine Bérard
François Péron
Rémy Rousselot
Grégoire Battin