Lot 80
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE. Croisset 26 décembre 1858

FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE....
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE....
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE....
FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE....

FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE. Croisset 26 décembre 1858, 3 pages et demie, in-8, sur papier bleu, avec une enveloppe timbrée et cachet de cire rouge. J'ai l'air de vous oublier. Il n'en est rien ! " Il faudra pourtant que nous nous serrions la main et que je vous baise au front. " Il parle de son voyage à Paris "J'ai été à Paris pendant dix jours. J'ai assisté et coopéré aux dernières répétitions d'Hélène Peyron. C'est à la fois une très belle oeuvre et un grand succès. Les visites, les journaux, etc,, tout cela m'a fort occupé, et je suis revenu ici, comme à mon ordinaire brisé physiquement, et quant au moral dégoûté de toute cette cuisine. Je me suis remis à Salammbô avec fureur. Ma mère est partie pour Paris, et, depuis un mois, je vis complètement seul. Je commence le 3e chapitre, le livre en aura douze ! vous voyez ce qui me reste à faire ! j'ai jeté au feu la préface, à laquelle j'avais travaillé pendant deux mois cet été. Je commence enfin à m'amuser dans mon oeuvre. Tous les jours je me lève à midi et je me couche à 4 h du matin. Un ours blanc n'est pas plus solitaire et un dieu n'est pas plus calme. Il était temps ! je ne pense plus qu'à Carthage et c'est ce qu'il faut. Un livre n'a jamais été pour moi qu'une manière de vivre dans un milieu quelconque. Voilà ce qui explique mes hésitations, mes angoisses, et ma lenteur.Je ne retournerai à Paris que vers la fin de février. D'ici là, vous verrez dans la Revue contemporaine un roman de mon ami Feydeau qui m'est dédié et que je vous engage à lire. Tout cela est bien puéril et au fond considérablement sot ! Mais à quoi passer la vie, si ce n'est à des rêves ! Adieu. Mille tendresses. Ecrivez moi tant que vous voudrez et le plus longuement que vous pourrez, tout à vous. Réf. Correspondance (édit. J. Bruneau), Bibl. de la Pléiade. Tome II p.846-847.

Estimation : 700 € à 900 €
Adjugé : 3 400 €

SVV Bérard-Péron

Commissaires-priseurs
Antoine Bérard
François Péron
Rémy Rousselot
Grégoire Battin